Le porte parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a annoncé qu’il retirait sont amendement visant à autoriser le télétravail lors d’un congé maladie ou maternité, qui a provoqué un tollé.

Revenons sur cette idée loufoque, effrayante ?

Frédéric Lefebvre estime que son amendement visait à la « protection des salariés » et qu’il « a été pris en otage sur le plan politique » (source AFP)

Mais cet amendement, c’est inverser les rôles ou ignorer les relations managériales en entreprise.

D’après Frédéric Lefebvre « Prenons l’exemple d’un ingénieur immobilisé pendant 4 mois parce qu’il s’est cassé la jambe et qu’il souhaiterait ne pas abandonner son projet. Aujourd’hui il n’a pas le droit de poursuivre ses travaux depuis chez lui. Je veux lui offrir ce droit. L’employeur ne pourrait s’y opposer, sauf s’il motive son refus en expliquant pourquoi le salarié ne serait pas en mesure d’exercer son travail à distance. »(source le figaro.fr).

L’objectif, si je comprends bien, est de protéger le salarié au cas où l’employeur l’empêcherait de travailler. C’est sûr qu’il y a avait urgence à déposer cet amendement, y en a marre de ces employeurs qui nous empêchent de travailler ! Non mais sérieusement, donnez moi une seule raison pour que l’employeur refuse ? Un salarié censé être tranquillement à la maison pour se soigner manifeste l’envie de travailler, et le risque pour le pauvre salarié est que le méchant employeur refuse, juste pour l’embêter ? Bon d’accord, légalement l’employeur qui opte pour le risque zéro devrait refuser. Mais en pratique, à partir du moment où le salarié demande, ça se passe très facilement.

Quant au collaborateur qui passe derrière cet ingénieur passionné (je garde l’exemple) et qui ne se porte pas volontaire au travail alors qu’il s’est « juste » cassé un pouce, il va passer pour une feignasse. Non, cet amendement est tous sauf une protection du salarié.

Quant aux femmes en congé maternité, à part Rachida Dati, rare sont celles qui, de leur plein gré, travaillent pendant leur congé maternité. Si elles le font, l’employeur le demande plus souvent qu’il ne l’accepte.

Dans la pratique, comment pourrait on s’assurer qu’il n’y ait pas de pression de l’employeur ? Comment parler sérieusement de volontariat en entreprise ? Il n’y a pas de volontariat en entreprise. Il y a une hiérarchie, des règles. Il y a surtout un salaire et une évolution qui dépendent de l’avis du manager. Ce sera toujours mieux de travailler en congé maternité ou maladie, vis à vis de son manager…

Quand aux médecins, ça montre la confiance qu’il leur est accordée quant à leur capacité à juger si la personne peut travailler ou non !

Mais vraiment l’hypocrisie est de trop, autant être clair et parler de flexibilité ou de valorisation du travail. De mesure en faveur de l’employeur. Et là on pourra en discuter sérieusement.