La France, pays avant gardiste à la pointe de la flexibilité et de la mondialisation. C’est bien connu.

On en a encore la preuve avec l’histoire passionnée de cette entreprise Castraise légalement contrainte à proposer un poste indécent (en Inde, ouvrier pour 69 euros/mois, sous contrat local) à 9 de ses employés licenciés.

On peut critiquer tant qu’on veut le PDG, le fait est que la procédure de licenciement économique oblige l’employeur à proposer un emploi dans le groupe, quelque soit le pays, la rémunération, ou la qualification -s’il n’y a rien d’autre-.

Fort de ses idéalismes béats, le droit du travail prouve que pour résister au bon sens et à la réalité d’un monde qui change, il est prêt à tous les grands écarts.

Car pour passer de la quasi impossibilité de licencier et des procédures extrêmes et stériles, à l’obligation pour l’employeur de proposer un poste n’importe où, à n’importe quel salaire, dans n’importe quelles conditions légales, il faut soit avoir un corps de gymnaste, soit un penchant artistique surréaliste. Dans les deux cas, un bon sens de l’humour.

Et finalement, de ce cauchemar de code du travail -dont le lecteur courageux finira par se dire qu’il doit soit monter une entreprise unipersonnelle, soit devenir avocat ou syndicaliste– difficile d’en comprendre la logique.

Mais surtout, et c’est pire, difficile de savoir s’il est bon de le suivre.

A en lire et entendre les retombées médiatiques désastreuses, le PDG de Carreman doit déjà avoir calculé qu’il aurait perdu moins en se taisant et en payant très cher une rupture conventionnelle.