En entendant le nouveau plan social prévu chez Alcatel-Lucent (1 000 managers du groupe et 5 000 sous-traitants), je me disais que décidément, il ne fait pas bon travailler chez le géant des télécoms.

En même temps, Mme Claire Pedini, DRH, annonce (entretien à l’usine nouvelle) que ce sera « l’occasion de proposer aux salariés une mobilité interne, un développement de leur compétence ou une promotion interne ».

Évidemment, le discours d’une DRH doit être encourageant et optimiste. Mais cela dit, puisque que ce sont 1 000 managers qui seront remerciés, l’organisation hiérarchique devrait être transformée, et, mécaniquement, les périmètres de responsabilités seront élargis.

Alcatel-Lucent devrait aller vers une organisation plus plate, augmentant la responsabilité de chacun.

L’augmentation du chiffre d’affaire mise en face de la réduction des effectifs parle d’elle-même et illustre cette obligation de faire monter en compétences et en responsabilité chacun les salariés, afin de redevenir profitable (131 millions d’euros de pertes en 2006; -3,5 milliards en 2007).

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Chiffre d’affaire d’Alcatel-Lucent en millions d’euros

Parallèlement, depuis la fusion en 2006, les effectifs sont passés de 88 000 à 76 000 (prévision fin 2009).

Autrement dit, et pour ce que cela vaut, un employé générait 140 000 euros de chiffre d’affaire en 2006. En 2009, il en générera 234 000, soit une augmentation de 67%.

Ces 67%, ce sont : soit de la compétence supplémentaire, soit de la responsabilité supplémentaire.

On imagine donc facilement cette nouvelle donne pour les managers, à la fois créatrice d’opportunités de carrières, mais aussi génératrice d’une plus forte pression et une exigence accrue.