Depuis quelques jours, France Télécom se fait exploser. Dans tous les journaux, à la télé, sur les blogs…
Je crois qu’il n’y a pas d’autre mot.
Ici, un salarié se poignarde à la fin d’une réunion. Là, une jeune femme saute d’une fenêtre de son bureau …
23 suicides, 13 tentatives. En 1 an et demi.
On assiste à un emballement à la fois morbide et médiatique.
France Télécom devient en quelques jours le symbole français de la souffrance mentale au travail.
Le passage d’une administration publique à entreprise privée exerçant dans un secteur ultra concurrentiel n’allait sûrement pas se faire sans dégât.
Les dirigeants le savaient et avaient sûrement « budgété » les dégâts à venir : licenciements, mutations, mobilités…
Mais probablement personne n’avait pensé que ces dommages collatéraux seraient finalement de vrais morts.
On annonce désormais la mise en place d’un numéro vert, la suspension des mobilités, le recrutement de 100 RH, de médecins du travail supplémentaires…
Branle bas de combat.
Il est à regretter que l’organisation n’est pas été pensée en amont, intégrant des considérations humaines.
Le problème en France, c’est que lorsqu’on est patron ou cadre et que l’on évoque en amont des changements leurs impact sur les gens, les sensibilités des personnes, leurs aspirations, on est immédiatement mis au ban des « sensibles », des résistants au changement, voire des « faibles ».
On a seulement le droit de parler de ces sujets une fois que les plans de restructuration sont passés, que les décisions difficiles ont été prises. Et là, ça fait bien.
Alors on crée une cellule d’aide, une formation anti-stress ou de gestion du temps, on donne une petite prime…
Et on communique qu’on est humain.
C’est la méthode française classique. Celle qui passe d’abord en force puis qui se donne donne la bonne conscience paternaliste.
France Télécom en paye le prix le plus fort.
Parce que France Télécom a mis en place l’un des changements les plus forts.
Mais France Télécom fait n’est pas le seul.
Il faut réfléchir différemment.